Autodesk profite de son évènement annuel, Autodesk University, pour faire des annonces mais aussi présenter sa vision de l’industrie du divertissement.
3DVF est sur place, et nous allons vous ramener quelques interviews. D’ici là, voici ce qu’il faut retenir des premiers éléments présentés.
Autodesk salue « la résilience » de l’industrie et donne sa position sur l’IA
Le géant de la 3D nous livre tout d’abord son point de vue sur les bouleversements qui ont secoué le secteur ces dernières années : les remous ont été nombreux entre le Covid, les grèves à Hollywood, l’émergence de l’IA générative, les évolutions côté diffusion avec l’impact des plateformes.
Autodesk explique que l’industrie a fait preuves « de résilience dans des années de transformation ». Le groupe salue plusieurs projets spécifiques, notamment le film d’animation Vice-Versa 2 qui peut se vanter d’avoir atteint le plus gros box-office mondial pour un film d’animation (sans compter l’inflation). L’éditeur salue aussi le succès de The Last of Us et Fallout, qui montrent que les jeux vidéo peuvent être adaptés avec succès en séries. De notre côté, nous notons que la future série Secret Level (voir notre article et interview) confirme cette tendance.
Autodesk ajoute « comprendre que les contenus doivent être à la fois qualitatifs et rentables », et le groupe affirme « être résolu à améliorer les capacités et performances » de ses outils. Sans doute une façon de reconnaître qu’Autodesk ne peut pas se reposer sur ses lauriers pour continuer à peser dans l’industrie. Surtout face à l’émergence d’outils concurrents.
Autodesk explique aussi que ces avancées passeront entre autres par « l’intégration de workflows avec IA pour aider à automatiser les étapes fastidieuses, donner aux artistes plus de place pour les itérations créatives et le storytelling ».
Evidemment, l’IA fait débat, et Autodesk le sait bien : « c’est un sujet brûlant dans le secteur du divertissement, peut-être plus que dans toute autre industrie ». Mais, selon Autodesk, « malgré la hype, nous avons besoin de solutions qui peuvent améliorer les pipelines sans les bouleverser ».
Cap sur l’IA
De cette vision découlent les dernières avancées de certains de ses principaux outils, nous explique Autodesk. L’éditeur donne quelques précisions et exemples :
- Le ML Deformer de Maya, qui permet de poser des personnages en temps réel. L’outil apprend comment un personnage bouge, depuis les données de la scène, et en tire une approximation des déformations.
- Autodesk cite aussi le denoising par IA dans Arnold, qui permet de réduire le temps de rendu.
- Autre exemple donné par l’entreprise, la création de frames intermédiaires dans Flame, par IA, pour créer des effets de slow motion.
Les annonces
Après ces rappels. Place aux annonces. Autodesk améliore les capacités de Wonder Studio, outil racheté en mai et qui colle avec la vision explicitée plus haut de combiner IA aux outils plus classiques. Wonder Studio permet pour rappel de placer des personnages 3D dans des scènes live-action. Ils viennent remplacer un acteur présent dans la scène filmée, avec copie des mouvements du corps et de l’éclairage de la scène réelle. Les éléments 3D peuvent ensuite être exportés dans des outils 3D comme Maya, Blender pour finaliser les plans.
A l’occasion d’Autodesk University, l’éditeur annonce une nouvelle fonction pour Wonder Studio reposant sur l’IA : Motion Prediction.
Motion Prediction « anticipe les poses d’un personnage même quand l’acteur est caché par un objet ». Motion Prediction va alors « anticiper un mouvement naturel pour produire des poses plus naturelles, avec moins de secousses et de bruit ».
Autodesk explique également que sa branche Autodesk Research travaille sur d’autres avancées :
Autodesk Research repousse aussi les limites de ce que permettent les IA pour les artistes. Un bon exemple est Neural Motion Control, un prototype qui permet aux animateurs de diriger les actions d’un personnage avec une poignée de keyframes et un réseau neural. Cela économisera beaucoup de temps, tout en permettant aux animateurs de maintenir le contrôle bas niveau auquel ils sont habitués, leur permettant de se focaliser sur la création de la performance du personnage.
Autodesk Flow : le cloud au service de vos pipelines ?
Autodesk poursuit également le développement d’Autodesk Flow, un système cloud dédié au secteur des médias et du divertissement. La vision est de connecter les workflows, données et équipes sur toute la durée de vie d’une production, du concept à la livraison. Flow s’appuie sur un modèle de données et de gestions d’assets encore en développement, nous explique Autodesk, mais Autodesk University est l’occasion de montrer quelques nouveautés et améliorations :
- L’expérience utilisateur dans Flow Capture a été repensée pour mettre les assets au centre, facilitant la gestion et l’organisation.
- L’API Flow Graph Engine permet aux développeurs d’exécuter des graphes Bifrost dans le cloud, de créer des capacités de calcul personnalisées pour leur studio. Ce système est notamment deja en place chez le studio DigitalFish qui se sert de l’API Flow Graph Engine pour la mise en place d’un système de calcul et prévisualisation d’effets sur plateau, grave au Vision Pro d’Apple. L’idée est que l’équipe puisse scanner le plateau, créer un jumeau numérique. Flow Graph Engine permet ensuite de compléter le mesh, les artistes VFX ajoutent des assets 3D et simulations qui réagissent au jumeau numérique. La simulation se fait dans le cloud, et le réalisateur a accès au résultat. Autre exemple d’usage de cet API, le service Flow Retopology disponible dans 3ds Max et Maya 2025.
- Flow Animating in Context pour Maya permet de son côté aux animateurs d’avoir accès aux données de montage, disposant ainsi de plus de contexte pour travailler sur leurs animations.
Autodesk réaffirme donc sa volonté de travailler aux côtés du secteur des médias et du divertissement. Pour le vérifier, nous suivrons évidemment de près les annonces à venir, notamment lors des mises à jours majeures de Maya, 3ds Max, Wonder Srudio ou encore Golaem.
Nous profitons aussi de notre passage sur Autodesk University pour échanger avec les équipes Autodesk autour des projets en cours et de la place des industries de l’animation, des VFX et du jeu vidéo au sein de la stratégie globale du groupe. Nous aurons rapidement l’occasion de vous en reparler.
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